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Transitions politiques : A retenir de la déclaration du Forum de Lomé

La 1ère édition du Forum de Lomé sur la paix et la sécurité s’est achevée dimanche. Elle a permis d’aborder largement les transitions politiques et les problèmes de gouvernance démocratique en Afrique. Dans une déclaration ayant sanctionné les travaux nombre de recommandations sont faites aux dirigeants africains.

Dans la déclaration officielle, les participants ont fait part de leur préoccupation par rapport à l’état de la démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique malgré les progrès réalisés ces trois dernières décennies sur continent. Ils ont fait part des menaces auxquelles sont confrontées les démocraties aussi bien en construction que les mieux établies.

Ils ont alors fait le constat que le « déphasage entre les promesses de la démocratie et la réalité de la gouvernance en Afrique crée et renforce le scepticisme des populations vis-à-vis de la démocratie qui doit être perçue comme un processus, un projet inachevé et perfectible et non comme un acquis ».

Ainsi, ils reconnaissent la nécessité d’œuvrer au renforcement de l’État de droit, de la justice, des institutions démocratiques, d’une gouvernance participative et inclusive sur le continent, y compris Ia reddition des comptes. En effet, les participants au forum de Lomé se disent « convaincus du rôle important de l’État de droit dans la pacification durable des relations sociales et dans le maintien des rapports réguliers et pacifiques entre les nations ».

De même, ils se disent conscients que la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme n’est pas incompatible avec la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit. Mais ils sont « fermement convaincus que la démocratie demeure le moyen par excellence pour assurer la paix, le progrès humain et le développement durable en Afrique ».

De ce fait, ils réaffirment que le premier des droits de l’homme et des peuples est le droit au développement.

Mais le Forum garde à l’esprit les aléas, les incertitudes et les situations imprévisibles propres aux transitions politiques. Et assure que ces transitions « pourraient aussi constituer une occasion de transformation structurelle profonde pour les pays concernés et leurs populations ».

A ce sujet, un double défi est considéré : Celui de rompre avec les changements anticonstitutionnels de gouvernement, d’une part, et celui de faire des transitions politiques des occasions de consolidation de la démocratie, de construction de la résilience de l’État et de renforcement de l’État de droit, d’autre part.

Les participants font part aussi de la nécessité de bâtir des transitions politiques adaptées à la nature des défis et qui tiennent compte des ressorts profonds et endogènes de nos sociétés. Ceci afin de mieux adapter les instruments et outils de gouvernance, y compris au niveau des organisations sous-régionales, régionales et internationales.

« Le renforcement des transitions vers une gouvernance démocratique dépend fortement de l’adhésion des gouvernements de transition aux principes et idéaux de la démocratie, de l’adoption et de la mise en œuvre des réformes essentielles et indispensables », souligne la déclaration ayant sanctionné les travaux.

Ainsi, appel est lancé à maintenir un dialogue constructif avec les pays en transition politique et de les accompagner à l’effet de soutenir la consolidation de la démocratie ; et, par-delà, le mouvement de démocratisation en Afrique orienté vers l’édification des sociétés ouvertes, pluralistes, tolérantes, libres et fondées sur le droit et des institutions solides.

« Les transitions politiques doivent être guidées par les objectifs principaux de renforcement de la gouvernance démocratique, de consolidation de la résilience de l’État, des institutions et de l’État de droit dans un environnement caractérisé par l’émergence de nouveaux défis sécuritaires et Ia résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement où il est indispensable de valoriser les expertises africaines dans la recherche de solutions aux problèmes africains », ont déclaré les participants à Lomé Peace and Security Forum.

Il est donc demandé aux gouvernements des pays en transition à orienter résolument leurs actions et la conduite des processus vers la consolidation de la gouvernance démocratique. Ils sont appelés à rendre les transitions politiques, des occasions de changements, de réformes audacieuses et de transformations sociopolitiques profondes, plus inclusives et participatives.

« Appelons en outre les pays en transition à œuvrer à la mise en place d’un cadre constitutionnel garant de l’équilibre des pouvoirs et des libertés fondamentales, respectueux des droits de l’homme et promoteur d’une société plus équitable et du bien-être des citoyens », peut-on lire dans le document.

Toutefois, le forum de Lomé appelle à « aller au-delà des approches purement formelles des transitions politiques pour en faire de véritables occasions de refondation et de consolidation des acquis démocratiques ». Il ainsi question de tenir compte des spécificités locales et des exigences relatives à la restauration de l’ordre constitutionnel à travers des élections libres, justes, équitables et transparentes.

« Affirmons que le développement économique, la démocratie, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Appelons à œuvrer à la promotion des droits socioéconomiques et culturels des citoyens à l’effet de renforcer la dimension sociale de la gouvernance démocratique », peut-on retenir.

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